Les quotidiens de mardi ne sont pas tendres avec Cécile Duflot. Son appel à l’Eglise pour qu’elle mette à disposition ses bâtiments vides est vu tantôt comme une « provocation » tantôt comme l’illustration de « l’impéritie » de l’Etat.
Après avoir irrité les catholiques lundi, avec son appel à l’Eglise pour qu’elle mette à diposition ses bâtiments, Cécile Duflot, la ministre du Logement s’attire les foudres de la presse. Le Figaro titre sur « la provocation de Duflot ». « C’est une insulte qui vient s’ajouter aux attaques que cette ministre profère déjà contre une institution qui la gêne dans son combat pour le mariage homosexuel. C’est irresponsable », tonne l’éditorialiste du quotidien conservateur, Yves Thréard.
Plus mesuré, le quotidien catholique La Croix, sous la plume de Dominique Quinio, concède que « la question des logements vides est une épine dans le pied de bien des institutions » mais « l’Église catholique n’est pas la dernière à agir, il serait injuste de ne pas le reconnaître ».
« Un terrible aveu de l’impéritie de l’État »
Peu suspect de complaisance à l’égard de l’institution catholique, le quotidien communiste L’Humanité voit dans « le fait que Cécile Duflot en appelle à l’église pour offrir un toit aux sans-abri un signe inquiétant de la mollesse du gouvernement face aux banques et aux grands groupes immobiliers », écrit Paule Masson.
Pour La République du Centre et son éditorialiste Jacques Camus, « cette initiative de Cécile Duflot rappelle les gesticulations d’Arnaud Montebourg. Réquisitions et nationalisations sont des mots consolateurs brandis avec force pour masquer une forme d’impuissance devant des dossiers difficiles ».
Même analyse chez Dominique Garraud dans La Charente libre, pour qui « la désignation de boucs émissaires pour justifier l’impuissance publique durable face au fléau de la pauvreté extrême est indigne et contre-productive ».
Jean Levallois y voit, dans la Presse de la Manche, « un terrible aveu de l’impéritie de l’État qui n’a pas fait son travail ».
« On est en droit de se demander si son appel n’est pas le moyen de masquer l’impuissance de l’État face au problème du mal-logement », renchérit Christophe Lucet dans Sud-Ouest.
Suspectant la ministre d’arrières-pensées, Hervé Chabaud juge, dans L’Union/L’Ardennais, « commode d’agiter des clichés mensongers autour d’une église riche et suffisante qui ne partage pas ». « Qui plus est lorsqu’elle se fait entendre pour dire les raisons de son désaccord avec le projet de loi du mariage pour tous », ajoute-t-il.
L’Express