Hollande réservé sur le mariage gay… Mais n’est-il pas président ? Ne peut-il pas empêcher la promulgation de cette loi ? Doit-on croire (grande surprise me direz-vous) que le président est prisonnier d’un parti politique ?
Comme le dit S.A.R. Louis de Bourbon, « comme pour le rugby, les capitaines des équipes ne suffisent pas. Il faut un arbitre au-dessus de la mêlée. »
L’article du Parisien:
Promis pendant la campagne, le mariage pour tous a été présenté hier en Conseil des ministres même si le chef de l’Etat « n’y croit pas tant que ça ».
De l’aveu même de ses plus proches amis, le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, François Hollande « n’y croit pas tant que ça ». « Au fond, je ne suis pas sûr qu’il soit convaincu de tout ça », confie un de ses très proches, qui rappelle que le président n’est lui-même jamais passé devant le maire : « C’est sa liberté, il ne s’est jamais marié.»
Si cette réforme phare, qui constituait sa promesse no 31, a passé hier le cap du Conseil des ministres, c’est donc, expliquent les mêmes, parce qu’il sait que ce sujet est un curseur incontournable pour un président de gauche.
« Sur les questions de société, il n’est pas très à l’aise. Il a une vision classique de la société. Il a eu une éducation bourgeoise, avec une mère assistante sociale, un père très à droite, ça reste! », rappelle un vieux compagnon de route, qui ajoute même : « Dans son esprit, un couple homo, ça reste une étrangeté. » Hollande sait aussi que l’opinion reste fluctuante. « Il connaît la société finement, il a fait les marchés de Tulle pendant vingt ans », rappelle un proche. Son ami et conseiller Bernard Poignant, qui organise des déjeuners d’élus à l’Elysée, l’a alerté : « Ça trouble. »
Devant ses ministres réunis hier à l’Elysée, le président a donc salué le mariage et l’adoption « pour tous » comme un « progrès ». Mais il a souligné qu’il jugeait le débat « légitime ».
Sur la procréation médicalement assistée (PMA), qui ne figure pas dans le texte gouvernemental, il serait « plutôt en retrait », selon un conseiller du Palais. A ses yeux, la réforme va déjà assez loin. La PMA, qui ferait l’objet d’un amendement des députés PS, devrait donc être renvoyée à un hypothétique texte sur la famille ou la bioéthique.
Il « n’aime pas cliver » selon ses proches
Homme de synthèse après onze années passées à la tête du Parti socialiste, il « n’aime pas cliver », rappellent ses intimes. « La situation est tendue dans les familles avec les plans sociaux, le pouvoir d’achat, le chômage. Il ne veut pas crisper la société. Or, les sujets de société sont clivants », relève un conseiller. François Hollande sait, surtout, qu’il sera jugé sur les questions économiques, et pas sur le droit de vote des étrangers — officieusement enterré — ou le mariage gay. Un de ses amis en convient : « La rupture idéologique qu’aurait souhaitée un certain nombre de gens n’est pas là. »