Alphonse de Bourbon était était le chef de la maison de Bourbon dont il était l’aîné. Son passeport français portait mention du titre de « duc d’Anjou » et du prédicat d’Altesse Royale. Alphonse II était en effet héritier des Rois de France en tant qu’aîné des descendants mâles par primogéniture d’Hugues Capet. L’héritier est aujourd’hui son fils, Louis XX.
Héritier de la couronne de France à la mort de son père Jacques-Henri de Bourbon (Henri VI de jure), Alphonse va travailler le reste de sa vie à donner un nouveau souffle au légitimisme. Il vit entre Madrid et la France, multipliant les rencontres et les échanges avec les autorités françaises et les Français, épaulé par l’Institut de la maison de Bourbon.
« La commémoration du millénaire capétien (1987) fut pour le mouvement légitimiste l’occasion de se révéler au grand public français et faire connaître une autre doctrine du monarchisme français. Alphonse II resta 45 semaines en France, visita 60 villes, fut accueilli par 3000 personnes à Saumur, reçu par le Ministre des Anciens combattants à Béziers, 3 fois par le maire de Lyon .. etc. Dans les années 80, c’est plus de 200 cercles monarchistes qui se réclament du Duc d’Anjou. Toute la visibilité médiatique du prince lors de sa tournée de la France, profite au légitimisme français qui atteint son apogée. Le 22 janvier 1989, c’est 5000 de ses partisans acclament à Saint-Denis le Prince Alphonse II. » (source SLYMpédia.fr)
Le 30 janvier 1989, alors qu’il teste une piste de ski pour le Championnat du monde de ski alpin à Beaver Creek (Colorado (États-Unis), il heurte à pleine vitesse un câble tiré en travers de la piste, qui le blesse mortellement au cou. L’enquête fut ouverte pour homicide avant de conclure à un « accident ». Il décède peu après et est inhumé à Madrid, dans la chapelle du monastère des Déchaussées royales, aux côtés de son fils aîné. La double tombe porte l’inscription en espagnol « Sus Altezas Reales don Alfonso y don Francisco de Borbón 20-IV-1936 – 30-I-1989 22-XI-1972 – 7-II-1984 » ainsi que les armes pleines de France, d’azur à trois fleurs de lys d’or. Bien évidemment, il est difficilement concevable que sa mort soit réellement un accident mais jusqu’à aujourd’hui, aucune nouvelle enquête n’a vu le jour pour prouver le contraire.
Jean Rapsail à propos d’Alphonse II
« Dès que j’ai eu l’honneur et le bonheur de faire la connaissance de Mgr le duc d’Anjou, puis de l’approcher et de m’entretenir longuement avec lui en différentes circonstances, j’ai immédiatement su et compris qu’il existait quelque chose de sacré dans sa personne, toute de lumineuse simplicité.
Il y avait en lui ce qui relève de l’origine divine du pouvoir, et si, l’on veut ne pas me suivre là-dessus, au moins cette élévation religieuse de la pensée et du sens moral qui peut seule autoriser un être humain à régir le destin de ses semblables.
Certains États modernes respectent encore un minimum de sacré indispensable à l’exercice du pouvoir. Le président des États-Unis, par exemple, prête serment sur la Bible et demande fréquemment à Dieu de bénir et de protéger son pays. La persistance des monarchies en Europe, même les plus médiocres et les plus abâtardies moralement, procède de ce même principe.
En France, malheureusement, il n’existe plus la moindre once de sacré dans l’exercice du pouvoir actuel de la république.
C’est vrai que le duc d’Anjou n’avait pas le pouvoir. Mais j’ai la conviction qu’il était dépositaire d’une parcelle de divin. Ce n’est que cela, et rien de plus, la légitimité. »
Jean Raspail