[Famille Chrétienne] Jugée trop catholique, la maison Laudate, spécialisée dans la vente de bijoux religieux, doit retirer tous les logos aux couleurs de la banque de son site Internet. En représailles, des clients et des congrégations ferment leurs comptes.
Depuis une semaine, le torchon brûle entre le Crédit Lyonnais (LCL) et la maison Laudate, spécialisée dans la vente de bijoux et d’orfèvrerie religieux. Lundi 30 juin, lors d’un rendez-vous avec son conseiller clientèle, le directeur, Vianney d’Alançon, a eu la désagréable surprise d’apprendre que la direction de l’établissement bancaire lui demandait de retirer tous les logos du Crédit Lyonnais de son site Internet. De son côté, la banque allait effacer son nom et son logo de son interface de paiement sécurisé, alors que leur présence « rassure nos clients ». La raison avancée ? Le caractère catholique de Laudate ne respecterait pas la charte de déontologie du Crédit Lyonnais… « Ils n’acceptent pas que leur image soit associée à une entreprise religieuse », s’étrangle encore Vianney d’Alançon.
L’entrepreneur, client depuis plus de trois ans au Crédit Lyonnais, ne l’entend pas de cette oreille. Après ce premier rendez-vous, il a commencé à fermer plusieurs de ses comptes et a exigé des explications précises de la part de sa banque. Notamment de prendre connaissance de la charte de déontologie et d’obtenir une trace écrite de la demande de la direction. Pour l’heure, il n’a pas obtenu satisfaction.
Ce désaccord entre une banque et un client aurait pu rester confidentiel si l’information ne s’était pas retrouvée sur les réseaux sociaux et sur le blog Le Salon Beige. « Depuis, j’ai reçu un grand nombre d’appels téléphoniques de soutien et de courriels », confie Vianney d’Alançon. Excédés par l’attitude du Crédit Lyonnais, plusieurs clients se sont ainsi rendus dans leur agence locale pour demander la fermeture de tous leurs comptes. « Plusieurs fois, on a confirmé à ces clients l’existence de cette charte déontologique et son incompatibilité avec une entreprise catholique », poursuit le directeur de Laudate. Le mouvement a pris une telle ampleur que plusieurs congrégations religieuses, et même l’économe d’un diocèse, ont décidé, eux aussi, de clore leurs comptes en banque…
Au Crédit Lyonnais, la tournure des événements commence à être prise au sérieux. Car en cette période de crise financière, les institutions religieuses s’avèrent être des clients précieux, du fait de leur stabilité et de leur fidélité. Vianney d’Alançon espère obtenir de plus amples informations lundi 7 juillet. Affaire à suivre.
Antoine Pasquier
J’envisage la fermeture de mes comptes LCL, si la charte LCL vise spécifiquement le Catholicisme.