Alors qu’un visuel des Hommen critiquant Hervé Mariton crée la polémique sur Twitter, Nouvelles de France a posé trois questions à Béatrice Bourges, porte-parole du Printemps français :
En critiquant Hervé Mariton, les Hommen ne vont-ils pas trop loin ?
Hervé Mariton a été le fer de lance politique de l’opposition au mariage gay. Il a donc une responsabilité très grande dans la suite de la mobilisation. En annonçant qu’il célébrera des mariages, il devait bien sûr s’attendre à des réactions. La déception que nous ressentons est proportionnelle à son engagement durant tout le débat. Il donne un signe fort d’abandon, et les Hommen le font remarquer. Notre devise est « On Ne Lâche Rien ». C’est exigeant mais c’est le prix à payer pour la victoire de nos idées. Dès lors qu’on lâche à moitié, c’est qu’on lâche tout. Je rends hommage aux Hommen d’appuyer là où cela fait mal. Ils lèvent les tabous. Ils savaient qu’ils susciteraient des réactions. Ils ont osé. Bravo. Je comprends que cela crée un débat, en revanche, je ne comprends pas la violence de certaines réactions. Décidément, notre pays est bien malade et le « politiquement correct » a fait bien des dégâts… et pas seulement chez nos opposants !
« Un maire qui se bat contre le mariage gay et qui accepte d’en célébrer, pour eux, c’est incohérent. Ils le pensent et ils le disent. »
Quel est le sens de leur message ?
Les Hommen sont très représentatifs de notre jeunesse, fière et courageuse. Ils parlent « cash » et ne sont pas hypocrites. Leur langage passe par l’image. Cela a le mérite d’être clair ! Ce qu’ils cherchent, c’est une cohérence entre les actes et les discours. Un maire qui se bat contre le mariage gay et qui accepte d’en célébrer, pour eux, c’est incohérent. Ils le pensent et ils le disent. De nombreux maires hésitent à franchir le pas de refuser de célébrer des mariages gay. C’est compréhensible car ils prennent des risques pour leur carrière. C’est là que nous allons pouvoir mesurer s’ils sont animés par des ambitions personnelles ou des ambitions au service du Bien commun. C’est un test grandeur nature.
« Nous qui nous battons depuis des mois, sans relâche, nous attendons que nos élus ne nous abandonnent pas. »
Que pensez vous des maires qui délèguent ?
Pour moi, c’est la même chose. C’est trop facile de se décharger d’une telle responsabilité en la donnant à quelqu’un d’autre. Cette loi n’est pas légitime, il ne faut pas l’appliquer. La désobéissance civile s’impose. Nous demandons à nos hommes politiques d’être des modèles et d’aller au bout de leurs convictions. C’est la seule chose qui permettra que le peuple ait à nouveau confiance en ses élus. C’est aux actes que l’on peut juger celui pour qui l’on va voter, pas aux paroles. Ne soyons pas dans la compromission. Montrons aux les maires ce que nous attendons d’eux, avec fermeté et sérénité. Donnons leur du courage car c’est un acte difficile à poser. Nous qui nous battons depuis des mois, sans relâche, nous attendons que nos élus ne nous abandonnent pas. Ce sera bien sûr un critère majeur dans le choix que nous ferons lors des prochaines élections municipales. Nous saurons reconnaître les maires qui ont été de véritables résistants. ONLR, même et surtout lorsque c’est difficile !
Source: Nouvelles de France